Un jour, dans la
cuisine, j’ai osé toucher aux boutons de réglage du poste de mes parents,
j’avais ~12ans.
---oOo---
Le poste c’était un « Sonneclaire »avec OC et BE, et après différentes
manipulations dans tous les sens, j’ai entendu un monsieur qui parlait
bizarrement. Il causait de manière différente de ce qu’on écoutait normalement.
J’ai recommencé à pianoter sur les boutons du poste à l’insu de mon père presque
tous les jours. Pour ma mère c’était nouveau jeu : « surtout remets tout en
place avant que ton père arrive ».
Têtu le gamin, j’ai continué et j’ai fini par retrouver l’inconnu de l’autre
fois mais cette fois je commençais à comprendre quelques paroles, il racontait
qu’il était dans un immeuble au sud de Paris et qu’il avait une verticale sur la
terrasse à 50m de haut. De plus en plus mystérieux j’ai alors fait un repère sur
le cadran pour une prochaine fois. La même année, en fin de CM2, le maître nous
montra comment allumer une lampe puis une sonnette…super…..Le soir grosse
démonstration à la maison et je prends de la valeur auprès du père. Toujours à
peu près à la même année ~1955, je vois le film – « Si tous les gars du monde »
– Je m’aperçois que cela ressemble à mon inconnu. Les jours passent et le poste
devient de en plus mon jouet sans jamais quitter la cuisine. Mon esprit commence
à se former et a être attiré par la radio.
J’ai 14 ans, l’inconnu restait toujours mystérieux mais j’arrivais à l’écouter
presque régulièrement tous les soirs (cet inconnu que j’ai découvert beaucoup
plus tard, ‘était une station F2 ??). Je le recevais sur un cadre GO/PO que
j’avais mis sur le bord de la fenêtre. Mon père me regardait sans jamais rien
dire.
J’arrive à la fin du cycle 6ème/5ème/4ème/3ème BEPC. Les études à Chelles se
terminaient et il fallait aller ailleurs. Mon père commençait à se poser des
questions sur mon avenir. Après quelques doutes de sa part, je lui répondis de
manière sure :
« je veux être opérateur radio dans les avions »
Moment de silence dans le cercle familial, je venais de dire ce que je voulais.
Le lendemain, conciliabule entre l’insti/le père et moi-même. L’insti, après
bien écouté, est assez inquiet sur mon cas car il connaissait une école à forte
réputation à Paris qui pratiquait ce genre d’activité. On y rentre, par
concours, c’est très sélectif il n’y a jamais de redoublement, on passe ou on
part. C’était une école d’état, contrairement à une autre très connue par
beaucoup d’anciens (rue de la Lune hii). C’était l’école de la rue de la douane
(école de radioélectricité). Le concours d’entrée était consacré aux maths
uniquement seules pendant 1 journée, certaines épreuves étaient chronométrées.
D’un niveau acceptable à Chelles, je passais à aucune chance !.Deux mois de
cours particuliers à raison 2j par semaine, ça vaut 4heures de cw/jour….. hiiii.
Bref Jour J, nous sommes 1500, on en prendra 200. Un mois plus tard, je suis
reçu 200ème sur 200, derrière moi on fermait la porte.
Pendant ce temps là, le poste Sonneclaire subissait mes élucubrations mais
restait toujours opérationnel pour mes parents. J’avais commencé à récupérer une
démultiplication que j’avais mis en bout d’axe pour essayer d’augmenter la
largeur d’excursion. Je prends de l’ampleur avec toutes mes bidouilles de fils,
j’attire des curieux notamment un jeune qui deviendra mon pot, Jean-Paul.
Tous mes courts d’électricité et de radio que je me farcissais à l’école,
c’étaient des cours particulier pour JP
Durant 5 ans, nous allions réinventer la radio à notre façon,
Tentative de mise sous tension à distance, explosion, fumée et quelques fois
cela marchait, mais à chaque fois on progressait pour les prochaines
expériences. Notre documentation était pompée dans 200montages OC de Raffin et
un autre bouquin de couleur jaune..l’Emission d’amateur de Guilbert ???. C’était
nos 2 bouquins de référence. Tous les ferrailleurs du coin ont été pillés par
nous. Le garage de mes parents servait entrepôt de vieux postes de radio et
quelques postes de télé et cela commençait à sentir vinaigre pour moi, le père
avait du mal à ranger son vélo.
Une fois JP avait fait un émetteur sur 200m. Il émettait depuis son solex avec
une antenne de 5m.. Sa portée était limitée à la rue qui était sans issue donc
pas de passage. Cette bidouille était secrète car le père de JP était le
commissaire de Chelles. Autre réalisation qui nous a valu l’admiration des pots,
un ampli BF avec un effet de résonance. Pour cela on avait fixé une série de
ressort sur la membrane du HP.
La découverte des bandes amateurs
Un jour JP me montra son nouvel achat, un convertisseur F8YG sortie sur 1600kc
pour l’écoute des bandes. Incroyable, c’était l’Amérique. Grâce à son engin,
nous nous enfoncions dans un monde toujours mystérieux à une vitesse
vertigineuse qui s’éclaircissait de plus en plus. On commençait à causer en code
Q. Je m’inscris au REF REF13055 et lui 13065. A l’école, à chaque pause entre
deux cours, je courrais me choutter à la vitrine de Cirque Radio. Je voyais
encore toutes les qsl’s accrochées au plafond. Un peu plus loin il y avait Radio
Tubes (bv des filles du calvaire). Bien sur le samedi, je faisais mon rapport à
JP car lui était dans une école de mécanique dans le 77.
Mon père, voyant son Sonneclaire partir de plus en plus dans mes idées
rocambolesques décide de me le donner. Dans la minute le poste subissait sa
première autopsie dans ma chambre. Mais je ne pouvais toujours pas écouter
correctement le trafic amateur….
Grâce à JP et via le portefeuille de ma mère, j’achète un convertisseur HA64 de
Mic Radio, sortie 1600kc. A ce moment là, JP et moi restions chacun chez soi.
Nous étions indépendants. De temps en temps on se rencontrait pour connaître nos
dernières évolutions.
Les années passent, grâce à l’école, je possèdais des connaissances qui me
permettaient de rentrer dans des discussions techniques avec les adultes lors de
rencontre. La lecture du REF a toujours resté un moment important car elle
m’informait des derniers événements et dernières réalisations d’om’s. Je cours,
je papillonne, je suis partout ou presque. Une fois de plus avec l’aide de ma
mère j’achète mon premier vibro chez RAM
Je commence à faire du business grâce à mes connaissances. Ex :
- J’achète un BC312, je lui mets une alimentation 220v, voilà un nouveau
BC342, je vends avec une plus value
- J’achète un BC342, je lui mets un S-Mètre, même mouvement ….hiiiiii
A l’école je suis connu par mes activités, je suis pris en sympathie par
certains prof’s (chouchou). Pour les prof’s de maths et de physique, j’étais une
référence, mais pour d’autres, j’étais le véritable « bon à rien ». Je me
souviens en chimie d’avoir des notes mensuelles de 0,5à 1/20. C’est idiot de
prof disait à tout le monde qu’il payait mon encre ou mon déplacement (j’étais
la risée).Mais la vengeance est un plat qui se mange froid. Ces mêmes bons à
rien, je leur faisais de grosses misères en labo. Une fois, ça sentait le
vinaigre pour moi, car je leur faisais exploser sur leur alim des gros
condensateurs de filtrage de plusieurs centaines de microfarads et ils se sont
retrouvés douchés d’électrolyte….ceux qui ont connu ces pétards se rappelleront
que c’est extrêmement difficile de retirer l’électrolyte. De toute façon la plus
part de ces rigolos disparaissaient en fin d’année.
Mais bientôt pour la dernière année, je pouvais accéder au radio club de l’école
réservé aux futurs radionavigants (il y avait un rx Halligrafter SX28)
Mon père m’a mis en relation avec un de ses anciens copains qui était
radioamateur
F9KS Marc
Les présentations se font. Je le regarde avec des yeux d’extra terrestre. Lui,
m’adresse quelques mots avec un petit sourire du clin d’oeil vers mon père ( ça
sentait la connivence).
On a tout de suite rentré dans le sujet avec notre vocabulaire secret pour un
profane.
Moi ,j’étais SWL REF 13055, lui c’était un F9
Aucune différence de sa part. Nous étions dans le même bateau. Il assumait bien
son rôle de parrainage.
Tous les samedis à partir de 14h, j étais devant sa maison.
Que de questions.. et pourquoi ?..et comment ?..mais vous croyez ? (le
vouvoiement était obligatoire de ma part, quand à lui il me tutoyait)
- Son émetteur (~1,50m de haut, il avait de bas en haut :l’alimentation, le
modulateur, le VFO, le P.A (813)
- Son récepteur : AR88D
- Ses antennes uniquement 3 folded dipoles 20/15/10m
- Magnétophone à câble (pas de bande)
C’est avec lui que j’ai pû entendre et suivre le fameux Spounik (bip..bip.bip)
sur 20,xx mhz avec l’AR88D, fantastique appareil.
Mais comment peut-on connaitre la température et autres informations à des
centaines de kms sans qu’il n’y a personne à bord ?? Même Marc de F9KS était en
train de rêver devant le HP. Mes parents, mes pots et bien sur JP ont su que
j’avais écouter le fameux spounik que le monde parlait. Beaucoup plus tard
j’allais comprendre pourquoi : la télémétrie et la robotisation allaient devenir
mon job pendant quelques années.
Il arrivait très souvent qu’on faisait des essais de comparaison à distance.
Tout marchait à la montre et surtout très sportif de ma part
Marc me disait ce qu’il allait faire, les différentes procédures et
méthodologies employées .
Moi je prenais des notes. Le démarrage était très mathématique, il était le
suivant = au temps que je devais mettre pour aller chez moi( à l’autre bout de
Chelles) + le temps de mon installation + le temps de retour pour modifier les
essais. C’était comme ça presque tous les après midi …ça faisait parti de mon
entraînement pour les courses du dimanche.
Mon penchant pour les P.A à lampe
Aujourd’hui, tous les transceivers ont un P.A à transistors à large bande. Il
faut faire avec son époque. Même avec tous les protections électroniques les
plus élaborées et inimaginables je doute que l’on puisse faire ce que j’ai fait.
Lorsque l’on a peu de moyen. Au début je n’avais pas beaucoup d’appareil de
mesure et pour vérifier la charge de la 807, je mettais le P.A contre le mur qui
me servait de glace réfléchissante permettant ainsi de faire connaître la
couleur rouge des plaques….(rendement maximum du tube hiiiii).
Au début, tous mes montages étaient en auto-oscillateur, rigoureusement interdit
en FRANCE à l’examen, pour moi c’était plus facile et rapide, de toute façon je
n’avais pas de droit d’émettre, c’était histoire de bricoler et de connaître. Je
rappelle que le jour de l’examen l’examinateur vérifiait qu’il y avait bien un
étage intermédiaire entre l’oscillateur et le P.A
La manière de changer très sensiblement la fréquence d’un quartz
Je suis aperçu par hasard qu’en mettant du mercurochrome, la fréquence
augmentait et avec une lime à ongles je la faisais diminuer. Expérience faite
uniquement sur les quartz kaki qui ressemble à un sucre( excusez moi je ne me
rappelle pas de la référence)
Coup de tonnerre
Cette fois je suis arrivé, je suis en 4ème année, Nous ne sommes plus ~10,
rappelez-vous( au début 200)…beaucoup d’appelés mais peu d’élus et c’est
toujours vrai pour les entrées aux grandes écoles et je rigole doucement quand
j’entends les résultats du bac sont de 90% de réussite, qui sont ces jeunes qui
font 10% ?? hiiiiiiii.)
Le prof convoque ceux qui se dirigeait vers l’aviation civile.
« A partir de l’année prochaine, la section radio navigant pour l’aviation
civile sera supprimée. On ne pourra plus vous placer compte tenu que cette
profession ne sera plus présente à bord des aéronefs…..dorénavant il faudra
choisir entre la marine, la côtière ou l’électronique dans l’industrie ?? »
Pour tout le monde cela été un coup de tonnerre et à aucun moment, on aurait pû
penser à cela. Les discussions partaient dans tous les sens, c’était «Apogalypse
now » avant l’heure. Le soir, à la maison, grand conciliabule mélangé
d’inquiétudes et de doutes. Mon père n’a absolument rien dit sur une décision
éventuelle et c’est moi seul qui a dû décidé
Je fais ma 4ème année et je quitte pour l’industrie,
je ne serai jamais radio navigant
---oOo---
La fin d’un rêve
En fait, beaucoup plus tard, j’ai retrouvé un copain qui avait basculé pour la
marine. Cela n’a duré que très peu temps car de plus en plus toutes les taches
devenaient automatisées. Le radio comme on le voyait jadis devenait homme
orchestre. Les moyens de communication « dite » moderne ,commençaient apparaître
sur des grosses infrastructures. Ex : ce copain (F6A..) a été le premier radio
sur un 500 000 tonnes pétrolier de la SHELL, ils étaient une quinzaine de
personnes pour le bon fonctionnement. Après enquête, tous les anciens, sans
exception ont intégré différentes branches dans l’industrie en électronique ou
ses dérivées.
Quand je pense qu’un copain avait continué pour la marine. Il était parti en
grande pêche (3 mois) Spitzsberg, le cercle polaire etc... Il était en binôme
avec un radio confirmé hiiii.. Puis il avait changé pour faire la marchande
France/NEW YORK durant 1 an et après arrêt total pour retourner à l’école de
NANTES pour 2 ans (droit maritime). Je l’ai complètement perdu de vue. As –t –il
eu raison ou tord de continuer ??, nouvelle expérience pour lui ou histoires à
raconter plus tard ??
A l’époque mon choix avait été dur mais judicieux, un coup de chance, car à 19
ans la connaissance et l’expérience sont = √ de rien . J’avais donc gagné
quelques années sur les autres.
Et la radio amateur avec tous ces événements, les écoutes et les bricoles
étaient quasiment arrêtées. De plus le l’armée allait m’appeler.
Quelques mois avant de partir, un ami de la famille très proche et lié avec la
politique vient à la maison pour connaître mes futurs souhaits militaires. Il
m’avait proposé d’intégrer le fameux « BJ, le Bataillon de Joinville » par la
petite porte, d’après lui j’avais le niveau.
Une fois de plus, grand silence de mon père il me laisse la décision , je refuse
et je préfère être dans les transmissions de la marine. C’était en 1962, début
1963 et on partait encore pour l’Algérie.
Quelques mois plus tard, je recevais ma feuille : EPINAL le 18 RIT (merci pour
le coup de main, vive la famille !!).
L’Armée (kaki)
Voilà 1 mois que j’apprends à m’emm….absolument rien t’intéressant. 1ère
sélection devant des gens hyper nuls. Sans connaitre le passé du jeune pioupiou,
vous irez…AFN pour moi , de la viande à couscous. Il y avait Trans AFN, Trans
sahara,Trans FFA, EAT. Quand ma mère a appris la nouvelle, je ne vous en parle
pas. Mon père rien, le silence !:
Première démonstration ce qu’est le morse.Ce fût mon dernier cours hiii,
l’instructeur un Ajt (indo/algérie) me conduisit voir un Lt. : Ce jeune officier
était tout comptant de me voir arriver., il avait la responsabilité du club.
Tous les soirs je devais aller à ce radio-club du régiment, c’était une
obligation, il me semble que c’était F3SV. Nous étions un petit groupe de
quelques illuminés fabricants un tx 2*807, ant LW,RX de chez Mic Radio. Tout
avait été fait home made,(c’était la bricole de chez (fouille merde), pire que
moi.
Puis un soir tout était prêt pour la mise à feu. Quel feu !, jamais je n’ai vu
un feu d’artifice pareil, son, lumière, odeur, fumée Tout le bâtiment avait été
coupé d’électricité pendant une partie de la nuit.
Tout a été revu et corrigé. Mais les ennuis continuaient. On pouvait émettre
mais au rythme de la manipulation, nous éclairions tous les dortoirs du 18 ème
quartier Bonnard. Ainsi tout le monde pouvait apprendre le morse en dormant et
connaître l’optique. Malgré une protection quasi parternelle pour ce jeune Lt,
le Colonel a dû calmer nos ardeurs. Bricoler oui, émettre non. 2 mois à F3SV qui
se terminaient en une mort lente
Les ventilations d’affectations étaient distribuées, on connaissait nos
affections de stage. Pour moi ce sera le 8ème (Mont Valo).mais avant un petit
tour au 88ème de Montélimar, « le chiffre » Les futurs opérateurs partaient pour
Montmédy. J’ai fait des tas de démarche pour permuter mon affection avec
d’autres, je voulais Montmédy, rien à faire, ce sera Paris.
Le 88ème ..RAS.
Quand je suis arrivé au Mont Valo, 1964, j’ai compris que je n’étais la que pour
un stage de perfectionnement comme l’ensemble des opérateurs qui étaient
présents mais pour comprendre certains principes de fonctionnement, écoute/gonio
etc…, d’ou un passage rapide (~ 5 mois). Grande satisfaction chez moi, car les
copains continuaient à partir pour l’AFN.
Un jour , on m’appelle me disant que j’allais quitter le 8 ème et je devais
partir rapidement pour Longwy, quelqu’un viendra me chercher à la gare. Le
mystère total, impossible de savoir ma prochaine affection et j’avais même été
frappé à la porte de « demi-dieu » Lt Col xxx (niet.. par ignorance volontaire
ou forcée ?).Jour J à Longwy, il faisait nuit, un civil est venu m’accueillir
pour m’emmener .Une conversation d’aucun intérêt et après 1 heure de route ,
dans la nuit,on arrive en plein bois devant un poste militaire avec un drapeau
américain. Le lendemain je passe devant des personnes en civil qui enfin me
diront ce que j’allais devenir.
On change de garde robe
Je connais mon future job et l’endroit où je devais travailler, pas tout de
suite, car quelques formalités administratives à faire qui allaient durer 2
mois. Entre temps je change d’uniforme mais pour m’habiller c’est dur, au pays
des « cow-boys » les petits bonhommes çà n’existent pas.
Ouf, après 2 mois d’ attente, je peux commencer et je reçois mes papiers et
autres signes de reconnaissance… je suis plus blanc que blanc de chez « clair et
net ».
J’allais faire parti de la « CENTAG » (armée centre Europe – NATO).
Headquarters HEIDELBERG
Moi j’allais être rattaché à un net comme on dit maintenant. Il y en avait un
certain nombre en Europe.(Italie-Autriche-Hollande-Belgique-etc….)
Mais un il y avait un problème : la pratique de la langue. de l’oncle Sam était
très carrée., il y avait 3 niveaux de langue 3/5, 4/5, 5/5. qui indiquaient le
niveau que vous étiez capable de fournir dans votre travail uniquement. Chaque
changement de niveau était validé par un examen et accompagné d’un changement
de salaire. De nul à 5/5, j’ai mis 4 mois.
Alors j’allais découvrir mes plus beaux souvenirs concernant la radio. A chaque
fois que j’allais dans un service, j’avais les yeux comme un enfant devant le
père Noel un 25 Décembre. Matériel Collins quasiment partout, Hammarlund, BC 779
super pro, SP600 pour les stations mobiles. Le trafic radio se faisait qu’au
vibro alors qu’en France !!!!!. Je passais plus de temps chez les radios qu’au
chiffre De part mon activité , j’allais faire quelques ballades pour des courtes
durée de 2 à 3 jours en France et à l’étranger ce qui m’avait donné la
possibilité de trafiquer en F7 et DL ??.
Mais dès que j’avais un moment
de libre, je fonçais au bâtiment des radios pour m’amuser avec un 51J4 ou un
R390.Quelle stabilité dans le temps, pour le trafic en RTTY c’était remarquable.
Un poste de travail pour écouter était composé :
D’une baie d’environ 2 m de haut dans laquelle il y avait :
- en bas, une alimentation
- puis le récepteur
- puis le moyen de contrôle sur écran avec la croix pour se mettre sur le
correspondant
- et enfin les antennes avec la boite d’accord.
Placé à coté sur une table, le télétype
4 baies étaient opérationnelles…pas mal !!
J ‘étais très loin de mon HA64+BCL. Je nageais dans le bonheur. Je partais très
peu en permission volontairement. Je n’ai jamais trafiqué en « noir » avec un
indicatif d’un autre, et pourtant cela se faisait à mon époque Quand je
rentrais, mon père s’intéressait à mon activité pour comparer avec les moyens de
son époque. Ces questions étaient pertinentes et bien ciblées. Je commençais à
avoir des doutes sur mon affection (coup de pouce ?),
je ne l’ai jamais sû, mais beaucoup plus tard d’autres remarques ont fait que de
confirmer mes suppositions du passé paternel
. Coté antenne, rien d’extraordinaire, log périodique fixe sur des endroits
précis à ce sujet je me souviens d’avoir vu une « log » dont le boom était un
pylône et le tout faisait environ une tonne !!!.( je rappelle que c’était en
1964) Pour les fréquences basses, des carreaux filaires, des verticales du type
marconi.
C’est la fin
A quelques jours près de la fin de mon passage (2ans). Je suis appelé à St
Germain en Laye pour me demander si je voulais continuer sachant que je devrais
partir pour la Belgique ou la Hollande.
Malgré une pression paternelle favorable pour rentrer dans l’armée, j’ai dit
NON.
L’activité que j’avais fait m’a procuré beaucoup de plaisir mais je n’étais pas
sure que cela aurait continuer ?
---oOo---
L’examen de « monsieur Sigrand »
De retour à la vie civile, mon premier job professionnel va me prendre tous les
plaisirs que je pouvais avoir, sport, radio, copains. Travailler à l’autre bout
de la France sans jamais rentrer au QRA c’est dur , la radio me manque…
.Ma mère m’informe que JP vient d’avoir un accident très grave en avion, le
pilote est mort et JP va très mal. Mon père me demande de quitter ce job et de
rentrer au QRA.
De retour à la maison il me donne un ultimatum, ,j’ai 1 an pour passer mon
examen de radioamateur sinon tout le matériel partira à la poubelle, terminé les
trous dans le shack.
Je suis pris au dépourvu sur cet ordre inconditionnel, mon père accepte de
m’acheter un tx geloso pour faciliter le délai de l’examen, de mon côté je
récupère un vieux BC342, voilà je suis prêt.
Le jour J est là c’était au mois de février 1967, je suis allé accueillir
l’examinateur de l’administration M. Sigrand (F2XS) à la gare. Aucune parole,
quand il découvrit l’installation ça commençait mal : « vous manipulez au vibro
? . Vous n’avez pas une pioche pour moi ? ».Bref quelques questions techniques
de principe et pour terminer ; « votre filtre secteur ne me plait pas » il
prend un crayon et me demande de reproduire son schéma en montage.
« Je ne reviendrais pas, quand vous aurez fini, vous m’appelez et vous aurez
votre indicatif ».
Aussitôt dit, aussitôt fait, dans le mois je suis devenu :
Tout le monde était content à la maison et je pouvais continuer à perforer la
maison .Immédiatement, j’ai annoncé la nouvelle à F9KS Marc…champagne !!!,quand
à mon pot JP ce sera beaucoup plus tard.
Je continuais à bricoler doucement avec des explosions qui devenaient de plus en
plus rare, signe que je m’améliorais. Mon trafic était plus tôt nocturne et il
n’était pas rare que mon père, dans la nuit, venait couper le récepteur et me
retirait les écouteurs. J’étais assez attiré par les stations dx notamment
celles des USA cote Ouest. Ma mère m’achète ma première beam une TA33jr de chez
Mosley en plus elle avait la tache de « soigner » les relations extérieurs avec
les voisins.
Mon père s’est chargé de
mettre en place la beam sur le toit et je deviens la grande curiosité des gens
qui passaient dans la rue. De plus il s’occupait de l’envoi des qsl’s directes
pour récupérer les timbres. Les plus belles de l’époque…5T5AD (Mauritanie) et
l’Afrique centrale. Le facteur savait mon activité et je commençais à être connu
à la poste. A la maison chacun avait son petit boulot, moi je n’avais qu’à
appuyer sur le manip.
Une fois pour tester le 21 mhz, j’ai installé dans ma chambre une verticale de
3,50m sur un mast base de l’armée avec un parpaing comme contre poids, le tout
sur le paquet en chêne….40 ans après je considère que je devais être un peu fou,
mais mes parents disaient rien et mon père était content sur mes nouveaux dx (
c’était un moyen de reprendre sa géographie)
A cette cadence, j’avais fait mes 100 pays (DXCC) en un mois.Le BC 342 avait été
remplacé par un hammarlund super pro. Je trafiquais avec 50w avec une levy de
2*10m pour le 40/80 et la beam TA33jr pour les bandes hautes
---oOo---
Et puis en voulant faire une visite de courtoisie chez F9KS, yl me reçoit et
m’annonce que Marc était décédé depuis quelques mois….personne l’a su. Depuis je
n’ai jamais revu son épouse et je pense encore à tout ce matériel notamment
l’AR88D, qu’est-il devenu ?
---oOo---
Drôle de rencontre
Le soir, j’avais l’habitude de retrouver un Om étranger sur 14Mhz, F0AAA en cw.
Il trafiquait essentiellement la nuit pour cause de décalage horaire (USA). Un
jour il me proposa de faire un visu chez lui à Paris avec YL et le QRPP. Nous
avons été reçu comme des princes . La station était dans une chambre de bonne
avec accès indépendant par ascenseur. Qu’est ce que je vois ou je revois…Collins
toute la Collins/line… encore…hiii. Il manipulait avec un électronique et une
clé vibro keyer que j’ai toujours. Ses antennes étaient des doublets par bande
14/21/28 avec chacun un balun w2au/.
Nous avons continué à faire connaissance et dans le fil de la conversation nous
nous sommes aperçus que nous avions eu à un moment donné le même parcours…le
NATO. .Moi simple petit exécutant , lui le grand patron n°1de la CENTAG en
Europe pour les transmissions (voir qsl ex :F7SHP shape).
A partir de ce moment, les frontières ont été libérées et nous avons continué à
rester en relations. Ces retraités passaient leurs temps entre les USA et la
France selon leurs plaisirs.
---oOo---
Et depuis je continue mon train train de cw, je suis resté avec ma nostalgie en
tête.
Le cluster…c’est quoi ce truc ? je continue à tourner mon vernier dans tous les
sens pour essayer de trouver l’oiseau rare.
70% de mon temps , c’est pour écouter
20% pour trafiquer
10% pour bidouiller
Total= actuellement 4/5 heures/j
J’ai 63 ans et je m’amuse encore. A bientôt sur l’air
F5TO BN
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