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Le trafic en mode iambic

Préface par F6DDR,  article par F5TFP 

 

Préface :

Les modes IAMBIC A ou B sont l'un est l'autre une technique de manipulation avec un manipulateur électronique ( keyer ) avec une clé (key) à double palettes comme la photo ci dessus, cette technique permet de former les lettres composées très rapidement par la seule pression des deux palettes. Au début de l'arrivée des manipulateurs électroniques seul le mode A existait, par la suite grâce à l'évolution des circuits intégrés appelés plus communément puces le mode B a fait son apparition sur le marché, à l'heure actuelle le mode B est monté d'origine sur les transceiver possédant un keyer incorporé, vous trouverez le mode A sur les anciens Keyer comme le DAIWA DK210 ect..  Certains KEYER comme MFJ modèle 486 Grand Master offre les 2 modes disponibles.

Le mode iambic A ou B  est surtout voir quasi indispensable pour le trafic en QRQ, son utilisation demande un apprentissage relativement court, suivant les capacités de chaque OM il peut être de quelques semaines en règle générale.

En ce qui me concerne j'ai fais mes débuts de télégraphiste avec un manipulateur double contacts dit lame de scie,  une dizaine d'années plus tard je suis passé à l'électronique mono palette et un keyer normal sans iambic, dès la sortie des premiers iambic mode A j'ai fais l'acquisition d'une clé Bencher et d'un Keyer DK210 de Daiwa , depuis je n'utilise que cela, l'arrivée des nouveaux keyer iambic B m'a passablement perturbé et me perturbe encore HI, car la formation des  lettres n'est pas identique au mode A, bonjour le QSD !!! on ne change pas 20 ans de mode A en cinq minutes, les vieux réflexes reviennent au grand galop à la moindre inattention .

Je vais donc passer la parole à Jean-Pierre F5TFP qui vous a concocté un article spécialement pour l'initiation au IAMBIC mode B, à consommer sans modération!! HI

Bonne lecture et bon apprentissage
Phil/F6DDR

 

Méthode d'apprentissage de la manipulation IAMBIC mode B

 

Pour ceux qui n'ont jamais utilisé cette technique et qui sont intéressés de l'adopter, je ne suis pas sûr que ces lignes leur permettront d'en comprendre du premier coup toute la subtilité, ni qu'ils soient convaincus, leur lecture achevée,  de son bien-fondé et de ses avantages par rapport à la manipulation <<classique>> avec un keyer. Il faudra c'est le cas de le dire qu'ils la touchent des doigts pour en saisir la supériorité.

La manipulation électronique classique peut se faire avec n'importe quel type de clé mono ou double palettes branchée à un keyer.La manipulation iambic se fera avec une clé double palettes. Dans ce cas il faut que les deux palettes soient mécaniquement indépendantes l'une de l'autre j'apporte cette précision car il existe des clés à deux palettes solidaires le mouvement de l'une entraînant automatiquement de l'autre, ce type de clé ne convient pas à la manipulation  iambic.

Il est possible de manipuler normalement avec une clé double palettes alors qu'il est impossible d'utiliser une clé mono palette pour la manipulation iambic, vous comprendrez pourquoi en continuant cette lecture.

Avant de poursuivre, partons du postulat suivant : L'opérateur est droitier , les traits sont faits en appuyant sur la palette droite et les points sur la palette gauche,  ceci n'est pas une obligation car certains droitiers procèdent à l'inverse avec bonheur mais ils sont semble t'il  assez rares, pour la petite histoire c'était le cas du regretté Alain T5NI.

Le mode iambic B offre la possibilité de réaliser 7 lettres et 6 signes très rapidement 

La lettre K

Avec la manipulation classique l'opérateur appuie sur la palette droite (dah) , son poignet oscillant vers la gauche, puis sur la palette de gauche ( dih ), son poignet oscillant vers la droite puis à nouveau sur la palette droite  (dah ) son poignet oscillant à nouveau sur la gauche.

Avec la manipulation iambic l'opérateur commence par appuyer sur la palette de droite, puis appuie sur les deux palettes en même temps, c'est à dire qu'il les pince littéralement, alors que le premier trait n'est pas terminé relâche la gauche tout en continuant à appuyer sur la palette droite jusqu'à la fin du défilement du deuxième et dernier trait. Recommencez plusieurs fois la manipulation de cette lettre. Vous constaterez qu'à chaque fois le keyer aura respecté l'ordre de défilement à savoir trait-espace-point-espace-trait .

Ce premier essai doit bien sûr être effectué à vitesse très lente de façon que vous ayez le temps de vous rendre compte de vos gestes par rapport aux différents stades de défilement de la lettre.

Revenez ensuite à la manipulation "classique" de la même lettre, toujours à la même vitesse . La différence de la gestuelle est incontestable. En iambic votre poignet ne bouge plus ou presque, seul le pouce d'un coté et l'index et le majeur de l'autre travaillent.

La lettre R
C'est exactement l'inverse de ce qui se passe pour la lettre K. 

 

La lettre C.
Il faut procéder exactement comme la lettre K mais en gardant l'appui sur la palette gauche un peu plus longtemps. Vous constaterez que le dernier point de la lettre défilera alors que vous avez totalement relâché la clé.

 

La lettre Q:
Appuyez  sur la palette droite, au passage du deuxième trait pincez les deux palettes, relâchez la palette gauche tout en gardant appui sur la palette droite.

 

La lettre Y:
Il faut procéder comme pour la lettre K mais en gardant l'index un peu plus longtemps pour que le troisième trait défile après le deuxième.

 

La lettre F:
Il faut procéder comme pour la lettre R mais en gardant le pouce appuyé un peu plus longtemps pour qu'apparaissent deux points au début au lieu d'un.

 

La lettre L:
Il faut procéder comme pour la lettre R mais en gardant l'index un peu plus longtemps appuyé pour qu'apparaissent deux points à la fin au lieu d'un. Vous constaterez donc que les lettres K et R sont les deux signes de base de la manipulation iambic desquelles toutes les autres lettres iambic sont dérivées, mais ce n'est pas fini !

 

Le  "é"
Il faut procéder comme pour la lettre R mais en gardant successivement le pouce et l'index un peu plus longtemps appuyés de manière que le trait soit précédé et suivi de deux points au lieu d'un.

 

Le  "à"
coller la  A à la lettre K en laissant en espace de la longueur d'un point entre ces deux lettres et non pas de la longueur d'un trait comme entre deux mots

 

La "/" ( barre de fraction)
coller la lettre N à la lettre R de la même façon = ( NR  ou bien DN  suivant son goût )

 

Le signe "VA" ( fin de transmission)
Coller les lettres S et K de la même façon.

 

Le signe "+"
Commencez comme pour faire la lettre R mais en gardant le pouce et l'index appuyés jusqu'au défilement complet du signe.

 

Le "." ( point)
Commencez comme pour faire la lettre R mais en gardant le pouce et l'index appuyés jusqu'au défilement complet du signe.

 

Outre les 7 lettres qu'ont peut manipuler en iambic, il y a 6 autres signes d'ou un total de 13 ce qui est considérable sur l'ensemble des signes du code morse.
Bien sur, tous les autres signes ou lettres non mentionnées ci dessus seront manipulées exactement comme dans le cadre de la manipulation électronique classique.

Il est important à ce stade de cet exposé que je signales l'existence de deux modes de manipulation iambic, il y a le iambic A et le iambic B, toute la procédure mentionnée ci dessus concerne le mode B.

J'utilise moi même le iambic B, certains keyers peuvent fonctionner dans les deux modes, ceux qui n'en ont qu'un seul ont le mode B dans la plus part du temps ainsi que  les keyers incorporés dans les transceivers n'ont à ma connaissance que le mode B. le iambic B nécessite moins de mouvements que le A. si vous êtes un utilisateur habituel du B et que vous manipulez que un keyer en mode A CQ sortira KQ ou KG, à l'inverse il sortira un trait de trop à la fin de votre CQ.

En conséquence si vous décidez de vous mettre à la manipulation iambique, je ne puis qu'insister pour que vous adoptiez le mode B directement, en cas de doute quant au mode iambic d'un vieux keyer sur lequel les inscriptions seraient effacées demandez à un de vos amis utilisateur du iambic B ou A de l'essayer.

Avant d'adopter la manipulation iambic et surtout si vous manipulez déjà en QRQ , RENONCEZ IMPÉRATIVEMENT A LA VITESSE, temporairement bien sur, restez entre 20 et 25 WPM, commencez par la lettre R plutôt que la lettre K, cette dernière étant moins fréquente dans la langue Française, lorsque vous ne réfléchirez plus pour manipuler " Iambiquement "  passez à la lettre K et ainsi de suite. tout cela doit se faire progressivement, vous ne devez et ne pourrez penser à des vitesses supérieures que lorsque la manipulation iambic vous sera devenue naturelle.

En tout état de cause comme pour tout type de manipulation, faites en sorte que les lettres soient bien détachées les unes des autres ainsi que les mots des uns des autres. Pour ce faire n'hésitez pas au début à exagérer légèrement les espaces entre les lettres et mots, vous rendrez votre manipulation plus aérée donc plus lisible, vous en aurez la reconnaissance de vos correspondants.

Lorsque la maîtrise vous sera acquise des QSO d'une ou deux heures en tête à tête avec un correspondant vous seront beaucoup moins fatiguant, vous pourrez alors faire la différence par rapport à vos performances antérieures.

Pour finir comme pour tout type de manipulation une excellente écoute locale est requise pour faciliter votre travail, l'épilogue de ce petit exposé sans prétention peut se formuler ainsi : en  QRS jusqu'à 20-30 WPM le iambic n'est pas indispensable, au delà et plus on monte en vitesse en tenant compte impérativement des recommandations ci dessus il démontre ses facultés de précision , de régularité et de moindre fatigue en QRQ.

Bon apprentissage et bon courage, vous ne regretterez pas les efforts que vous aurez fait.

Bon trafic Iambic, 73 QRO
Jean-Pierre F5TFP

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