Sources : Frenchlines
Eugène Pian est né le
14 mars 1882 à Yvetot (Seine Maritime alors nommée Seine
Inférieure). Ayant fait ses études au collège du Mans (Sarthe), il
obtient, au mois de juillet 1898, son « Brevet de capacité pour
l’enseignement primaire » pour être instituteur. Cependant c’est aux
services vicinaux de Fresnay-sur-Sarthe (Sarthe) et de Pont L’Evêque
(Calvados) qu’il travaille de août 1898 à février 1901, puis au
service de Conservation des Hypothèques de Pont L’Evêque de mars
1901 à octobre 1903. C’est en effet la
Compagnie Française Maritime de Télégraphie Sans Fil, dont la
Compagnie Générale Transatlantique est actionnaire, qui emploie
Eugène Pian pour le placer sur les navires de la Compagnie Générale
Transatlantique. |
Le torpillage de La Provence lors de la Première Guerre Mondiale
En 1914, Eugène Pian est mobilisé sur La Provence et nommé chef de poste de Télégraphie Sans Fil. La Provence est envoyée à Cherbourg pour être transformée en croiseur auxiliaire sous le nom de Provence II. En effet, comme La Touraine, La Lorraine et La Savoie, les plans de construction de La Provence avaient été conçus pour permettre sa transformation en navire de guerre. Provence II n’entre pas dans la flotte de guerre, le navire est placé en réquisition sous le commandement d’officiers de marine pris dans les cadres de la Compagnie Générale Transatlantique. C’est le cas du Capitaine de Frégate Vesco qui commande Provence II. Provence II est d’abord affectée au blocus de l’Allemagne. En 1915, un front est ouvert au Proche Orient, Provence II, avec Flandre et La Savoie, est associée à la Bataille des Dardanelles, qui visait à isoler la Turquie. Elle est patrouilleur et elle participe aux opérations de Koum-Caleh et de Seddul-Bahr sous les ordres de l’Amiral Guepatte. Mais l’expédition de la Grande-Bretagne et de la France échoue et les troupes sont alors évacuées vers Salonique fin 1915- début 1916. Provence II est affectée au ravitaillement et au transport de troupes vers Salonique. Le 23 février 1916, Provence II quitte Toulon, son port d’attache pour les opérations dans la Méditerranée, avec à son bord un contingent de 2000 militaires dont un important détachement du IIIe Régiment d’Infanterie Coloniale destiné au renfort des troupes, 400 hommes d’équipage et environ 200 chevaux et mulets de l’armée. Le 26 février 1916, au large du Cap de Matapan (Grèce) (38°58 de latitude Nord et 18°59 de longitude), Provence II est touchée à tribord par une torpille du sous-marin allemand UC 38 à 15 heures. L’ordre d’évacuer est donné et le Capitaine de Frégate Vesco conserve son sang-froid pour organiser l’évacuation. Eugène Pian, qui pourtant n’est pas de garde à ce moment-là, rejoint le poste de Télégraphie Sans Fil où se trouve Joseph Huby, son adjoint, avec qui il envoie des SOS. 17 minutes après son torpillage, Provence II coule. Tout comme le Commandant Vesco et d’autres membres de l’Etat-major et de l’équipage, Eugène Pian reste à son poste jusqu’au bout et est englouti avec Provence II quand le navire sombre. Les rescapés sont recueillis par le navire hôpital français Canada, le torpilleur français Fantassin, l’aviso britannique Marguerite et le torpilleur français Cavalier. Seuls 870 hommes ont survécu à ce naufrage.
Installation de T.S.F. à bord du paquebot Paris (1921)
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