L'émouvante histoire du CQD & du SOS

liée aux catastrophes maritimes

 Provenant   de diverses sources françaises et étrangères,  mises en page et images  par F6DDR

 

A l'aube du XXème siècle, la Télégraphie Sans Fil révéla son utilité à l'occasion de plusieurs catastrophes maritimes.

Au cours de l'hiver 1899-1900, le cuirassé Russe "AMIRAL D'APRAXINE" est retenu dans les glaces du golfe de Finlande par 20 degrés au dessous de zéro. Equipé récemment d'une station de Télégraphie Sans Fil POPOV-DUCRETET, il demande de l'aide et se trouve rapidement secouru. Peu de temps après, dans la même région, un bloc de glace se détache du continent entraînant au large 27 pécheurs. Un télégramme d'alarme sans fil est lancé. Il est capté par le navire brise-glace ERMARCK qui intervient et sauve les 27 pêcheurs d'une mort certaine.

Le 1er Février 1904, la Compagnie MARCONI avait institué le signal d'appel général urgent CQD pour toutes les stations fixes ou mobiles équipées de son matériel. La Conférence Radiotélégraphique de BERLIN en 1906 aboutit à une convention signée par 27 états. Le signal SOS lancé sur la longueur d'Onde de 600 mètres remplacera désormais le CQD. La mise en vigueur est fixée au 1er juillet 1908.

Le 17 Mars 1899, le premier appel de détresse lancé par radiotélégraphie fut transmis, à son initiative, par le bateau-feu East Goodwin lorsque le trois-mâts marchand Elbe s'échoua sur les bancs de Goodwin, au large de la côte anglaise du Kent. Le message fut reçu par l'opérateur radio de veille sur le bateau-feu South Foreland qui put faire venir le bateau de sauvetage Ramsgate.

SS SLAVONIA 1902

Le premier SOS de l'histoire fut lancé le 10 Juin 1909 par le paquebot SS Slavonia de la Cunard Line, qui faisait route de New York vers Trieste et fit naufrage au large de l'île de Flores, dans l'archipel des Açores. Ses signaux de détresse furent entendus par deux autres paquebots: le Batavia, de la Hamburg America Line, qui sauva 300 passagers, et le Prinzess Irene, de Norddeutscher Lloyd, qui sauva 110 passagers. Il n'y eut pas de pertes humaines.

Le Prinzess Irene 

 

Le 14 Août 1909, l'opérateur radio T.D. Haubner du paquebot américain SS Arapahoe appela au secours car son navire avait perdu une hélice près des "Diamond Shoals" (les "Écueils de Diamant"), appelés parfois "Graveyard of the Atlantic" ("Le Tombeau de l'Atlantique"). L'appel fut entendu par la station radio "HA" de Cap Hatteras, Caroline du Nord.

Quelques mois plus tard, le 20 Octobre 1909, c'est T.D. Haubner, toujours à bord du SS Arapahoe, qui recevait cette fois un SOS émis par le navire américain SS Iroquois.

 

 Paquebot Republic

 

On cite souvent l'appel de détresse émis le 23 Janvier 1919 par le paquebot Republic comme étant le premier SOS de l'histoire.
Il s'agit en fait d'un appel CQD mais qui fut le premier appel significatif, faisant craindre d'importantes pertes de vies humaines.
En effet, le sauvetage de 1600 passagers et membres d'équipage du Republic (paquebot de la White Star Line) et du Florida (navire italien) par le Baltic (autre paquebot de la White Star Line), le 23 Janvier 1909, à 175 milles de Nantucket, fut le moment déterminant dans l'histoire du sauvetage effectué grâce à la radiotélégraphie.


Le
Republic fut éperonné par le Florida au milieu d'un brouillard dense. L'opérateur radio Jack Binns du Republic envoya un appel CQD qui pouvait faire craindre d'importantes pertes de vies humaines (le Florida n'était pas équipé de radio). Le Baltic arriva à la rescousse après de nombreuses heures de recherche du Republic dans le brouillard. Seuls 5 passagers du Republic trouvèrent la mort au moment de la collision.

Mis en service entre 1901 ET 1907  a traversé la grande guerre intact Le- BALTIC  a fini sa vie en étant démonté  à  OSAKA,JAPAN EN 1933.

 

Le 23 Janvier 1909, aux premières heures de la nuit, le brouillard est intense au large de la côte est des Etats-Unis. La paquebot Italien FLORIDA se dirigeant vers New-York aborde le paquebot Anglais REPUBLIC venant en sens inverse. Par une brèche béante, l'eau envahit rapidement la salle des machines du REPUBLIC. Le télégraphiste John BINNS remet en état de fonctionnement le transmetteur à étincelles détérioré par la collision et envoie une série de "MARCONIGRAMMES". Le paquebot Allemand BALTIC capte les messages, vire de bord et recueille 1.700 personnes.

A la suite de cette catastrophe, l'opinion publique française prend véritablement conscience de l'efficacité de la nouvelle technique. Une campagne de presse à laquelle Edouard BRANLY donne son appui, demande l'installation obligatoire de la Télégraphie Sans Fil sur tous les grands paquebots.

Le sauvetage qui restera peut-être le plus marquant de tous les temps, a été opéré à la suite du naufrage du monumental et luxueux paquebot Anglais TITANIC.

Le 14 Avril 1912, au cours de son voyage inaugural, le TITANIC se rend de Southampton à New York avec 2.358 personnes à bord. Alors qu'il se trouve au large de Terre-Neuve, à 10 heures 25 du soir, il rencontre un iceberg contre lequel il se fracasse. Réputé insubmersible ... il coule en deux heures entraînant avec lui 1.490 personnes au fond de l'océan. L'opérateur du poste de Télégraphie Sans Fil, Jack PHILLIPS, pendant toute la durée de l'agonie du paquebot, lance des messages qui sont captés au cap Race et par dix navires. Hélas, le plus rapproché mettra sept heures pour rejoindre l'emplacement de la catastrophe. 868 personnes dérivant sur des canots, en majorité des femmes et des enfants, sont recueillies par le CARPATHIA arrivé sur les lieux à 5 heures du matin. Trois autres navires croisant sur place un peu plus tard ne peuvent recueillir aucun survivant.

Le CARPATHIA

L'émotion est considérable, le nombre très insuffisant de canots de sauvetage (1/3 de ce qui aurait été indispensable) fait ressortir les lacunes de la réglementation dans cette matière. Par contre, une fois de plus, l'efficacité de la Télégraphie Sans Fil est mise en évidence. Sans les appels de PHILLIPS et un secours relativement rapide, 868 personnes couraient les plus grands risques de succomber au froid.

Le TITANIC

 

A partir de 1914, à la suite de la conférence de LONDRES pour la sauvegarde des vies en mer, le SOS sera employé par toutes les marines du monde.

Depuis le 31 janvier 1999 à minuit, les réglementations internationales n’imposent plus aux navires en mer d’avoir l’équipement nécessaire pour appeler au secours, en cas d’urgence, à l’aide de l’alphabet morse et du célèbre signal SOS. Le 1er février, le Réseau maritime mondial de détresse et de sécurité (Global Maritime Distress and Safety System, GMDSS), fonctionnant via satellite et grâce à d’autres technologies avancées, a remplacé un système qui, depuis le début du siècle, a sauvé d’innombrables bâtiments et des milliers de vies.

Le GMDSS a été progressivement mis en service à partir de 1979. Les navires étant de plus en plus nombreux à l’adopter, les postes de radiotéléphonie côtiers du monde entier, confrontés à la baisse de la demande, ont fermé leurs services de télégraphie sans fil (TSF).

A l’approche de minuit, le 31 janvier 1999, de nombreuses stations ont émis leurs ultimes signaux en morse dans un bouquet final de messages émus. «Pour clore l’ère de la TSF commencée en 1909, soit plus de 90 ans de service des postes de la côte, voici notre dernière émission et nos adieux, pour toujours», disait ainsi un message danois.

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